Il y a plus de vingt ans, pendant mon temps à Londres, je passais énormément de temps à lire des livres sur la spiritualité Orientale quand je suis tombé sur un livre de Ramana Maharishi. Il y avait une pratique décrite dans le livre où le lecteur devait s’engager dans une enquête pour découvrir leur vraie nature.
Simplement dit, vous deviez vous demander, « Qui suis-je ? », et poursuivre ainsi jusqu’à ce que votre vraie nature se dévoilait comme par magie, vous permettant de vivre dans la paix et dans l’harmonie tout le restant de votre vie. Du moins, c’est ce que je croyais aller arriver. Quand j’ai tenté l’exercice pour moi-même, mon esprit déjà trop actif a réussi à le rendre en une exploration quelque peu neurotique de ma personnalité, puisque chaque réponse à la question « qui sui-je ? » est venue avec un libellé et un rôle.
Il s’est avéré que dans mon esprit, j’étais :
- Michael
- Un acteur
- Un petit ami
- Quelqu’un de bien
- Un Américain
- Majoritairement en bonne santé
Puis, un jour, je jouais un peu avec l’exercice pendant une balade dans le centre de Londres, et le dialogue a pris une nouvelle direction :
« Qui suis-je ? »
« Celui qui demande continuellement ‘qui suis-je’ ? »
« Qui pose cette question ? »
« Celui qui écoute pour une réponse. »
« Qui écoute ? »
« Celui qui veut savoir. »
« Qui est celui qui veut savoir ? »
A peu près à ce moment-là, je tournais au coin de la rue entre Charing Cross et Leicester Square, une des zones piétonnes les plus fréquentées à Londres, et tout est devenu silencieux. Pendant quelques minutes, je suis tombé dans ce que j’appelle maintenant, « l’espace interne » – cet espace intemporel en nous d’où les pensées viennent, où tout est possible, et où l’on trouve notre nature spirituelle. L’expérience était à la fois paisible et un peu déconcertante – comme si je m’asseyais au beau milieu d’un centre-ville avec des écouteurs sur la tête qui annulaient le bruit.
Je suis resté dans ce ressenti seulement quelques minutes avant que mon petit esprit a repris le dessus et a commencé à poser des questions du genre, « oh là, qu’est-ce que c’était que ça ? », « c’est ça quand on est éclairci ? »; et « comment puis-je le reproduire ? » Mais malgré tous mes efforts, cette pratique-là n’a jamais reproduit ce résultat-là.
Dans les années qui ont suivi, j’ai eu cette expérience maintes fois, mais ce que je suis venu à voir c’est que cela à moins à voir avec les questions que l’on se pose, que la direction vers laquelle on porte notre regard. Quand je regarde le monde de forme, j’apprends plus sur les apparences. Quand je regarde le monde interne, j’apprends plus sur ma vraie identité.
C’est pour cette raison que j’ai eu beaucoup de mal avec mes coachs et mentors dans la communauté des 3 Principes, qui me disaient tout le temps que je n’avais rien à faire pour ressentir ma nature profonde. « Si le réveil interne n’a pas de prérequis, » ai-je demandé d’un de mes enseignants, « alors pourquoi je le ressens tellement plus souvent quand je suis avec toi que quand je suis tout seul ? »
Je l’ai voulu comme une question rhétorique (et quelque peu sarcastique), mais, à ma surprise, un jour la réponse s’est présentée toute seule. La raison que je me sentais en paix plus souvent quand j’étais avec un de mes enseignants que quand j’étais seul, c’était parce qu’ils m’encourageaient rarement à regarder à l’extérieur de moi afin d’améliorer ma vie, et me portaient toujours dans la direction de la source de mon expérience – l’Esprit interne, la Pensée créative, et la Conscience infini qui construisent le monde, moment après moment et pensée après pensée.
Tout simplement, nous voyons ce que nous regardons. Et si je veux voir plus qui et quoi je suis réellement, je n’ai qu’à regarder dans cette direction plus souvent.
Cela me rappelle une de mes citations préférées de l’auteur, Franz Kafka :
Vous n’avez nul besoin de quitter votre chambre. Restez là où vous êtes à votre table et écoutez. N’écoutez même pas, attendez simplement. N’attendez même pas, restez bien tranquille et solitaire. Le monde va volontiers s’offrir à vous pour que vous le démasquiez. Il n’a pas d’autre choix. Il sera en extase à vos pieds.
Amusez-vous, apprenez des tonnes, et bonne exploration !
Avec tout mon amour,
Michael